Vie – L’allaitement : mon expérience

Après 2 ans et une semaine d’allaitement, il était important pour moi de retracer mon expérience sur le sujet sur mon blog. Retour sur deux années riches d’enseignement, retours sur les bons et les mauvais côtés de mon aventure lactée.

L’allaitement : une envie, un besoin viscéral ou un non catégorique ?

Photo : Julien Boisard

Pour tout vous dire, à la base c’était plutôt un non. Peut-être pas catégorique, mais cela partait vers le négatif. En effet, j’étais davantage stressée par l’allaitement que l’accouchement, c’est dire. La peur de l’inconnu certainement. Pourtant, ma mère a allaité mes frères, j’ai moi-même été allaitée, des ami(e)s ont allaité, donc j’avais des retours de personnes très proches sur le sujet (merci Estelle, merci Adé, merci Cannelle si vous passez par là). Mais, j’avais aussi mon propre avis sur la question. En réalité, je me rends compte que j’étais pleine d’à priori. Je me disais que je n’en serai pas capable, car trop pudique. Je me disais également que je souffrirai, et que cette partie étant sensible, ce serait un enfer pour moi. Je me trompais…

Un questionnement pendant 9 mois

Photo : Julien Boisard

Les 9 mois de la grossesse m’ont permis d’avoir d’un cheminement dans ma tête. J’ai abordé le sujet avec notre sage femme en face à face (avant covid), à l’approche de l’accouchement à travers une longue session téléphonique (merci le covid et les rdv en face à face impossible à ce moment) avec toutes mes questions sur l’allaitement. Ce fût très enrichissant et rassurant. Il n’y avait pas de langue de bois et des infos claires, sans détour.

J’ai également beaucoup discuté sur le sujet de l’allaitement avec une de mes amies proches pendant la grossesse. Cela m’a énormément aidé à me préparer mentalement. Adé, je tiens vraiment à te remercier par le biais de cet article.

L’aventure lactée, un grand chamboulement !

 

L’allaitement, tout comme la naissance d’un enfant, ça bouscule, ça chamboule. Je suis née en tant que mère le jour de l’arrivée de mon fils dans son monde. J’ai découvert un nouveau rôle et tout ce qu’il implique. Je ne dis pas que j’ai réalisé tout tout de suite, bien au contraire.

D’ailleurs, j’ai effectué la « tétée de bienvenue » comme on l’appelle environ 45 minutes ou 1h après sa naissance par césarienne. Je me souviens que l’une des sage-femme a été encourageante en me disant qu’il prenait bien le sein, qu’il tétait bien. J’étais déjà heureuse qu’il boit le 1er lait, nommé le colostrum, car ce dernier est très concentré.

Suite à la césarienne, j’ai du rester 5 jours à la maternité. Sur place, j’ai découvert les contractions utérines aussi nommées les tranchées (et après l’accouchement) pendant l’allaitement. Je ne connaissais pas. J’aurai aimé être prévenue. Cela fait moins mal que les contractions avant que le bébé arrive, mais cela équivaut à des douleurs de règles dont on se passerait bien ! Ces tranchées apparaissent suite à la sécrétion d’ocytocine (hormone de l’accouchement et de l’attachement) et lors de l’allaitement au sein. Les miennes m’ont fait particulièrement mal les 3 premiers jours et cela s’est atténué petit à petit au bout d’une semaine.

Autre chose, je n’ai pas eu mal lors de la fameuse « montée de lait » au bout du 3ème jour. J’ai souvent eu les seins durs comme du béton, avec les canaux lactifères encombrés voire bouchés, mais les massages m’ont aidé à libérer les canaux. L’allaitement m’a évidemment aidé lui aussi, puisque cela permettait vraiment de vider le sein « bouché ».

Je ne vais pas vous mentir, il y a eu des phases de douleurs et de découragement, de fatigue. Mais je suis ravie d’avoir trouvé une conseillère en lactation sur Ifs, ce fût une vraie perle rare (prévenante, attentionnée, de très bons conseils, rassurante, encourageante). Grâce à elle et plusieurs amies proches, j’ai poursuivi mon allaitement en donnant le maximum de moi-même à mon enfant. Je vous conseille de trouver des « guides », si je puis dire, qui soient un maximum dans la bienveillance et qui vous aident à trouver des solutions, surtout lorsque vous tenez particulièrement à votre allaitement (comme c’était mon cas).

Mon ressenti après 2 ans d’allaitement

Sur le début de l’allaitement

Fatiguant au début mais tellement magique les premières tétées. Cela avait lieu très régulièrement les 3 premiers mois, nuits et jours, plusieurs fois par heures parfois. D’ailleurs, au bout de 15 jours, j’ai ressenti une très très forte douleurs au niveau du sein droit, comme des sensations de piqures d’aiguille et de brûlures. J’en pleurais beaucoup. Cela a pu se résoudre grâce aux conseils d’une conseillère en lactation. Le positionnement avait une incidence sur la prise du sein et le téton.

Mais cette sensation satisfaisante de nourrir son bébé (satisfaction égale au biberon, mais différente pour moi) dépassait tout cela et me poussait à continuer et je n’ai plus ressenti de douleurs une fois le problème réglé ! Bon, sauf quand mon fils s’est amusé à mordre à l’apparition de ses dents, mais il le faisait avec un regard coquin et ne l’a pas reproduit continuellement.

L’allaitement pendant

Avec la reprise du boulot et une opération des canaux carpiens qui a fait son apparition à la fin de ma grossesse et qui a empiré à l’accouchement, j’ai du me résoudre à lui donner des biberons avec mon lait maternel en + de l’allaitement. J’ai eu la chance que mon bébé ne fasse pas la confusion sein/tétine. Je suis très heureuse d’avoir tenu aussi longtemps, malgré les « on dit ». L’allaitement s’est bien passé, je me suis fait confiance, je me suis écoutée et j’ai pris mes habitudes au fil des mois et mon bébé aussi. Je dirai même que je suis fière de notre aventure lactée, cela était un moment d’apaisement (pour lui et pour moi) et où je nourrissais mon enfant. La position ballon de rugby était celle que j’adoptais principalement pour la tétée de mon fils.

L’arrêt de l’allaitement

Ce fût un déchirement surtout quelques jours avant le sevrage (arrêt progressif de l’allaitement). Je pleurais pas mal, bien sûr pas devant Milo. Mais cela me faisait un réel pincement au cœur. Puis, cela s’est estompé. Par contre, j’ai eu des douleurs à la poitrine et des écoulements de lait pendant 15 jours après l’arrêt. Pourtant, après la première année (de mémoire), je ne faisais plus que la tétée du matin.

Mes essentiels pendant l’allaitement

  • Le coussin d’allaitement est un objet primordial, du moins à mon sens, je n’aurai pu m’en passer pendant la grossesse et pendant une grande partie de l’allaitement. Il m’a permis de mieux dormir en fin de grossesse, puis de bien placer mon bébé pendant que je l’allaitais.
  • Avoir de bons soutien-gorge d’allaitement, j’ai un noir et un saumon (ou couleur peau) de chez H&M dont voici la référence : MAMA soutiens-gorge lot de 2, je les adore et que je porte encore.
  • Avoir des brassières d’allaitement quand les seins sont particulièrement douloureux, je portais les brassières d’allaitement Kiabi en taille M pour ma part. J’avais plusieurs modèles : en taupe, noir et gris.
  • Les tisanes d’allaitement aux fruits rouges, je conseille celles de chez Weleda et Gifrer, ce sont les meilleures au niveau goût (les Gifrer plus particulièrement). J’en ai jamais bu autant de ma vie !
  •  Mes amies, ma conseillère en lactation, le soutien de proches, c’est peut-être bête écrit comme cela, mais c’est important !
  • Un bon lit cododo, que l’on peut acoler au maximum à notre lit du côté de la maman pour rendre l’allaitement le plus pratique possible (utilisé les 3 premiers mois dans notre cas). Le notre nous sert encore, car il fait également office de lit parapluie lors de nos déplacements.

Les conseils que je retiendrai

  • Plus le bébé est au sein, + la production de lait s’active.
  • Le placement du bébé au sein à son importance pour qu’il boive bien et surtout confortablement et que la maman soit elle aussi bien installée.
  • Boire beaucoup (2 L/jour), prendre le complément alimentaire Galactogil, faire du peau à peau favorise la lactation.
  • La lanoline pure (en petit pot, à commander en pharmacie) soulage les tétons douloureux. J’en appliquais en massage. J’ai aussi mis de l’eau plus fraîche sur ma poitrine, car celle-ci était parfois douloureuse (mais vous pouvez mettre du chaud ou du froid, au choix, selon votre sensibilité).
  • Ne pas écouter les gens, ils auront toujours leur mot à dire : « ah tu l’allaites encore ? », « tu as encore du lait ? », « il boit assez ? ». Le post-partum n’est pas toujours évident et a son lot d’émotions variées, on a donc pas besoin des commentaires ou du regard d’autrui pour se faire juger en permanence. Conclusion : s’en foutre des gens, même si c’est plus facile à dire qu’à faire et s’écouter soi avant tout. Dans le lot, il faut en prendre et en laisser, car il y a les bons conseils mais aussi, et à contrario, les jugements faciles, les conseils « vieux jeux » qui datent d’un autre temps (les temps ont changé ^^) et les conseils qui sortent de nul part sans aucune connaissance sur le sujet. Personnellement, je n’y connaissais rien, j’ai beaucoup appris au fil du temps et j’en suis ravie !

Dans un prochain article, je vous parlerai de mon expérience avec le tire-allaitement. J’espère que vous serez au rendez-vous pour que nous échangions ensemble sur le sujet.

Est-ce que cet article vous a été utile ?

Votre avis sur l’allaitement ?

Et vous, votre expérience de l’allaitement ? N’hésitez pas à échanger avec moi en commentaires

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