Vie – » Ton bébé va bien, c’est le principal ! »
Il m’aura fallu plusieurs mois pour vous écrire cet article. Une chose est sûre, j’avais besoin d’en parler et j’en parle encore. Mais laisser une trace sur ce que j’ai vécu, ressenti me paraît essentielle.
J’ai toujours idéalisé l’accouchement, sûrement parce que j’ai eu l’occasion d’assister à la naissance de mon petit frère il y a 15 ans. Pour vous résumer cela, sans trop de détails, j’étais au lycée, mes parents m’ont demandé si j’avais fini les cours et si je voulais venir car mon petit frère ou ma petite sœur (oui oui c’était la surprise à la naissance) allait bientôt pointer le bout de son nez. L’excitation et l’émotion m’ont submergées. J’y suis allée tout en me demandant si j’allais savoir ce que c’était d’avoir enfin une petite sœur (ayant déjà 2 frères à l’époque) mais aussi en me demandant ce qui m’attendait. N’ayant jamais assisté à un accouchement sauf avec ce que l’on nous montre à la TV…et qui reste souvent très faussé. Si on en croit ce que l’on nous montre : la future maman perd les eaux (souvent dans des lieux improbables) puis direction la maternité, avec quelques contractions et naissance rapide du bébé. Bref, je m’égare. Résultats des courses : ma mère a accouché sans péridurale (comme pour mes 2 frères et moi) et d’un joli petit garçon.
J’ai souvent entendu et j’entends encore « ton bébé va bien, c’est le principal ». Et ENCORE HEUREUX oui, tous les parents n’ont malheureusement pas cette chance donc je me rends bien compte de mon bonheur. Mais à la suite d’une césarienne, on oublie de demander à la maman comment elle se sent à la suite de cette opération, qui parfois intervient brutalement, comme ce fût le cas pour moi : récit de mon accouchement.
J’ai vécu les contractions jusqu’à dilatation à 8 en arrivant à la maternité, la perte de la poche des eaux. On m’a posé la péridurale. Je croyais tellement qu’il arriverait par voie basse pour une naissance en siège. J’ai une sensation de ne pas avoir accouché. De ne pas être allée jusqu’au bout des choses. Sachant qu’à la base tous les feux étaient au vert, donc on a espéré pour rien. Il s’avère que j’ai appris récemment que l’on s’est trompés sur les mesures de mon bassin…au final cela aurait pu être dangereux pour le passage de mon bébé, même si il s’agissait d’un petit gabarit.
Ce que je regrette, c’est comment tout cela s’est déroulé finalement :
- L’enchainement brusque, je n’ai pas eu le temps de réaliser vraiment. Nous sommes passés de l’accouchement va avoir lieu et en plus par voie basse à une césarienne d’urgence, avec une annonce + que froide et déconcertante, car sans réelles explications…
- Aucun peau à peau juste après que mon bébé soit sorti, même pour 30 secondes seulement… DUR de réaliser que l’on est mère quand on ne vous pose même pas votre bébé après sa naissance
- On ne me l’a pas montré à sa sortie, mais à travers une vitre, éloigné de moi
- J’étais déconcertée, en larmes, et pleine de gros frissons, je m’attendais à tellement + (désillusions), je me suis sentie délaissée, clairement dur de se sentir mère dans ces conditions…
Il y a aussi le après. La césarienne laisse des traces et non des moindres. J’ai eu des agrafes. J’ai eu très mal les premiers jours et ça allait nettement mieux une fois toutes les agrafes retirées à mon domicile par les infirmiers. Je n’ai pas pu faire ma première douche seule. Par contre, les suivantes, je tenais à mon autonomie, je me suis forcée à marcher dans ma chambre quitte à souffrir et j’appréhendais chaque lever du lit…. La souffrance part vraiment qu’à partir du moment où les agrafes ne sont plus là. Tant qu’elles sont encore présentes, le mal est là. Le personnel médical a été très bien de ce côté-là.
Le soutien du conjoint, des proches est essentiel, autant physiquement que mentalement après une césarienne. Mon compagnon étant avec moi pendant tout le déroulé avant/pendant/après accouchement m’a énormément soutenu sur le plan moral. Physiquement il n’a pas pu faire grand chose sauf porter ce qui était lourd lol.
Je tiens à préciser que cet article est honnête, sans langue de bois et que si il dérange, c’est qu’au final on ne se met pas à la place des parents. Il ne faut pas minimiser ce que ressent la maman après une telle opération. C’était l’un des plus beaux jours de ma vie malgré tout avec l’arrivée de notre fils dans notre vie.
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